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BIère et punk. Ah non, pardon. SF et FIV. SF, comme Science Fiction, soyons bien clair.

Visite à la Cour des Miracles

Publié le 16 Janvier 2014 par Agacée du Bois in De la médecine, De l'attente

Article que j'aurais bêtement appelé "aïe" ou "Houlala, j'ai mal", si je l'avais écrit avant de découvrir les urgences du coin, rayon maternité/gynécologie.

Les joies d'une FIV sont sans fin, et j'ai craint de goûter celle de l'hyperstimulation ovarienne (là encore, pour les détails techniques, je vous laisse chercher). Sans entrer dans les détails, je suis LOURDE, et cela 4 jours après la ponction, ce qui commence à durer un peu, quand même. Je suis donc condamnée au repos strict, c'est-à-dire à ne pas quitter le fond de mon canapé. Malgré les centaines de bouquins en attente de lecture qui s'éparpillent de tous les côtés, ça ne me plait pas tant que ça, et forte des conseils avisés de la hotline FIV (je vous ai dit qu'il y a une hotline ?), je me suis décidée aujourd'hui à aller aux urgences gynéco du coin, les résultats pouvant aller de "rentrez chez vous comme si de rien n'était" à "piquez-vous aux anti-coagulants pendant six semaines, et on verra après pour la suite." De quoi s'inquiéter, un peu quand même.

Mais c'était sans compter sur les urgences.... OMG.

J'ai commencé par appeler, pour savoir s'il était possible d'y accéder en voiture (repos strict, ça veut dire entre autre que je ne suis pas censée marcher, ou le strict minimum du lit au canapé). La réponse fut "oui".

Sauf que. Rien n'est indiqué, et les explications sont de l'ordre de "tournez à droite, passez le porche, marchez trois mètres et retournez à gauche, contournez le bâtiment...", aka "démerdez-vous".

Après une randonnée sans fin, j'ai fini par trouver le bâtiment où je suis arrivée en rampant ou presque (pour ceux qui ne le sauraient pas : j'ai un putain de sens de l'orientation et ne me perds jamais. C'est arrivé.)

Vous vous souvenez, les Douze travaux d'Astérix ? Là-dessus, ticket d'attente, et guichet où on remplit votre dossier sans que vous puissiez vous asseoir. Les larmes aux yeux, pratiquant la pensée unique du "je vais crever, magne-toi, connasse", la charmante secrétaire prit bien tout son temps pour expliquer je ne sais quelle subtilité de l'imprimante alors que j'avais bien commencé pour préciser que je venais pour une urgence.

La petite feuille et les autocollants en main, nouveau jeu de piste dans des couloirs sans aucune indication pour trouver l'accueil des urgences. Une porte ouverte sur un bureau, dans un couloir où dix sièges accueillent vingt personnes. Moment surréaliste : c'était bien là. On vous y reçoit porte ouverte, sûrement pour la convivialité (WTF ?), avant de vous renvoyer pour une prise de sang... à l'accueil. Autant vous dire qu'à ce stade, j'étais partagée entre hurler de colère et de douleur ou sauter à la carotide de quelqu'un (par exemple, un membre de cette famille de six personnes qui s'amusent des hurlements d'une gamine décidée à courir comme une furie en tous sens, en ouvrant les portes des salles où les sage-femmes examinent des gens, par exemple. Qu'on se fasse accompagner, ok, mais... SIX ? Personne pour garder la môme ailleurs ?).

Nouvelle traversée épique pour une prise de sang, donc. Nouvelle scène surréaliste, dans un micro-local où un homme est entré comme dans un moulin pour qu'on lui fasse "ça", dit-il en brandissant une ordonnance sous le nez de l'infirmière juste en train de serrer mon garrot. Tout est normal. Résultats annoncés pour une heure et demi plus tard, tout le problème consistant à trouver ou s'asseoir, BORDEL, en attendant.

Entre temps, l'Homme avait réussi à me trouver après avoir garé la voiture (une aventure à part entière, agrémenté d'un passage en radiologie, si, si, c'est là qu'on lui a dit d'aller puisque je ferais vraisemblablement une échographie, mais passons). Et nous avons trouvé des places. Et attendu.

Si j'avais encore le moindre regret d'avoir choisi Tours... j'ai passé deux heures à m'en féliciter. En fait d'urgence, il s'agit aussi d'un couloir de consultations, où on croise tout le monde et n'importe quoi, dans les hurlements des enfants et des gens qui téléphonent à des mal-entendants. Croquignolet quand on patiente face aux affiches de bonne conduite à l'hôpital, et à celles qui rappellent les peines encourues en cas de violences ou d'insultes au personnel hospitalier. Passons sur le mur qui vibre à chaque ouverture et fermeture de porte, genre de détail dont je me bats comme de l'an 40 quand je n'ai pas passé une heure debout et que mon corps était décidé à me le faire payer.

L'endroit est fascinant, vraiment. J'ai pensé "maladie nosocomiales", "respect de l'intimité" et "folie furieuse" un bon paquet de fois, sans parler de ces services publics qui vont mal parce que tout le monde va à l'hôpital pour tout et n'importe quoi. Au point qu'ils ont l'air presque étonnés de constater qu'il y a vraiment un truc inquiétant (et rare, vu qu'un médecin a été appelé à la rescousse)

ET finalement... finalement, un interne a fini par nous recevoir. Autre moment un peu dingue. Je vous parlais tout à l'heure de la palette de suites que pouvait avoir cette consultation, nous y sommes restés un bon moment, jusqu'à la venue d'un autre médecin spécialiste des FIV dans les lieux.

Conclusion ? Je reste dans mon canapé, je n'en bouge surtout pas, sous aucun prétexte, et on voit samedi, ou dimanche, avec Tours selon l'évolution des choses, mais nous ne sommes pas dans le cas où tout est à repousser d'un mois ou davantage. Pourvu que ça dure...

Couverture

Proposition de nooSFere quand on tape "urgence" dans son moteur de recherche. Urgence à lire cette merveille, si vous ne l'avez pas fait. Et puis, le titre est plein d'espoir, non ?

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